Depuis le 1er septembre, PokerStars a pris la décision de ne plus desservir les marchés de la Chine, de Taïwan et de Macao. Les joueurs concernés ont reçu un mail à cet effet. Cette décision traduirait une volonté de respecter les normes de conformité, mais également une visée commerciale pour conquérir d’autres marchés.
Le retrait sur certains marchés au programme
Le leader des jeux de poker en ligne s’est retiré de 3 marchés. La Chine, Taïwan et Macao ne seront plus desservis par PokerStars. Les joueurs ont été informés par mail que le retrait est effectif à partir de ce mois de septembre. Le site de jeux s’est toutefois assuré de leur permettre d’accéder à leur caisse. PokerStars s’est associé avec une entreprise locale et a pris différentes mesures afin de faciliter les transactions financières. Les joueurs peuvent ainsi retirer leurs fonds avec Skrill ou Neteller. Le montant minimum pour les virements bancaires a été révisé à la baisse. Après la fusion de PokerStars avec Flutter, la direction a déjà annoncé le projet de quitter quelques marchés notamment pour des raisons de conformité. Quelques semaines après l’annonce, l’opérateur a quitté la juridiction de Chypre. Il poursuit ainsi son œuvre en se retirant de ces 3 marchés asiatiques.
Les jeux de hasard illégaux sur les 3 marchés
La décision de PokerStars découlerait également de l’importante restriction sur les jeux de hasard en Chine. Depuis 1949, les jeux d’argent sont considérés comme illégaux. La Chine a accordé une exception à Hong Kong et Macao où des casinos terrestres opèrent en toute légalité. Néanmoins, les jeux d’argent en ligne restent interdits en Chine, à Macao, mais aussi en Taïwan. De plus, le gouvernement chinois prend très à cœur la répression des jeux de hasard et va jusqu’à surveiller minutieusement les paiements en ligne. Récemment, il s’est attaqué aux sites de jeux basés en Philippines et qui ciblent une clientèle chinoise. La Chine pourrait donc se tourner vers d’autres plateformes.
Comme PokerStars n’a pas fait de communication officielle sur ces retraits, les spéculations vont bon train. On avance alors que la Chine pourrait s’attaquer aux sites de jeux occidentaux. Un tel préjudice mettrait à mal l’image de n’importe quelle entreprise notamment celle d’un géant mondial du jeu. Se retirer s’avère donc plus sage avant que la Chine n’abatte ses cartes.
Des visées sur les États-Unis
D’autres hypothèses avancent que PokerStars part (re) conquérir le marché américain. Un conflit sur un marché non régulé pourrait entraver sa démarche et risquerait de ne pas convaincre les régulateurs. Rappelons qu’en 2011, PokerStars avait été retiré du marché américain après avoir été inculpé de blanchiment d’argent par le FBI. L’opérateur ne peut donc se permettre une nouvelle erreur et prend soin de son image. D’autant plus que sur le plan financier, le marché américain est largement plus intéressant qu’un marché non régulé. Flutter a d’ailleurs déclaré que les procédures contre le blanchiment d’argent seront renforcées. Cela implique le retrait sur des marchés non régulés et un investissement de 65 millions de livres sterling par an.
PokerStars n’est pas le seul à jouer le jeu de la conformité. Comme les jeux d’argent en ligne sont en pleine expansion aux États-Unis, plusieurs opérateurs sont dans les starting-blocks. Et comme le gouvernement est très à cheval sur les questions de légalité, des opérations sur un marché non régulé ne seraient pas vues du bon œil. À titre d’exemple, la licence de GVC dans le Nevada allait être refusée parce qu’elle mettait du temps à se retirer du marché turc. GGPoker a également délaissé plusieurs marchés gris européens pour étendre ses activités sur le marché américain.
Si PokerStars continue à quitter les marchés non régulés, il se peut que la Russie soit le prochain sur la liste.